La nouvelle est tombée la soirée de ce dimanche 25 février vers 19 heures locales.

Le pont Kibali, jeté sur la rivière éponyme, à la sortie de la cité minière de Durba, la reliant à celle administrative de Watsa (chef-lieu du territoire), a cédé sous le poids d’un engin lourd Sinotruk plein chargé de bois en provenance de Watsa pour l’Ouganda, informent des sources locales.

Hormis l’excès de tonnage, la vétusté de cet ouvrage qui date de l’époque coloniale et le non contrôle de tonnage ont aussi contribué à son écroulement, renseignent nos sources.

Des sources concordantes indiquent qu’il y aurait morts d’hommes, toutefois, votre média se réserve de tout commentaire allant dans ce sens car, aucune autorité ne s’est encore prononcée sur l’événement.

Ce pont est le deuxième à s’affaisser dans le même territoire sur la RN 26, en l’espace de cinq mois, après celui jeté sur la rivière Bomokandi à Gombari, le 15 septembre 2023, avec des conséquences économiques énormes sur la vie de la capitale provinciale/Isiro.

La nouvelle situation vient encore enfoncer le clou sur la cherté du panier de la ménagère, car cette route menant jusqu’en Ouganda via l’Ituri, est là principale pour la fluidité des échanges commerciaux dans la région.

Plusieurs bouches craignent l’enclavement total de la ville d’Isiro de toute la province qui dispose d’un réseau routier non viable avec des vieux ponts de l’époque coloniale. Le risque est aussi très grand pour la coupure du trafic sur la route secondaire/ RPP 426 qui va d’Isiro -Rungu-Niangara-Dungu-Faradje pour déboucher aussi en Ouganda.

Pas plus tard qu’une semaine, le chef de service de travaux publics dans le territoire de Dungu a  alerté sur le risque d’effondrement du pont Kibali à la hauteur de Dungu.

Malgré la réhabilitation par l’exécutif Baseane de deux autres ponts dont Rungu et Gada situé respectivement à 65 et 102 kilomètres d’Isiro sur la RPP 426, l’inquiétude est persistante.

Des réactions tombent déjà à l’annonce de ce drame, pointant du doigt les services de sécurité qui ont privilégié leurs intérêts en lieu et place de l’intérêt général.

« Avec l’effondrement du pont kibali, toute la chaîne de décision sécuritaire de Watsa doit être interpellée, et dans la mesure du possible être déférée devant la justice. L’intérêt général vient d’être sacrifié sur l’autel des égo », a lancé un internaute dans la foulée.

Rappelons que lors de la campagne électorale, le gouverneur Christophe Baseane Nangaa avait annoncé l’acquisition d’un million de dollars américains pour les travaux relatifs à la réhabilitation de différents ponts sur le réseau routier de la province avec comme priorité la construction urgente du  pont Bomokandi à Gombari dont le début des travaux avait été annoncé pour fin janvier dernier,  hélas, la promesse n’a accouché que des éléphants blancs.

Joël Lembakasi