Dans la province du Haut-Uele au nord-est de la République Démocratique du Congo, rien plus ne va entre le gouvernement provincial et la Fédération des Entreprise du Congo (FEC). Cette dernière vient de rompre le protocole d’accord liant les deux parties et par conséquent décréter la suspension de payement de toutes les taxes conventionnelles spéciales concédées au profit de la reconstruction de la province depuis l’accession du gouverneur Baseane Nangaa au pouvoir.
C’est la plus grande décision à retenir de la communication tant attendue du président du conseil provincial de la fédération des entreprises du Congo/FEC-Haut-Uele faite ce lundi 10 juillet devant la presse à l’issue de la tournée de consultations de ses membres menée à travers la province pour recueillir leurs avis et considérations.
Cette rupture est la conséquence du mutisme ou mieux du manque de bonne foi et d’esprit d’écoute de l’exécutif provincial face aux multiples tentatives de la chambre de commerce à vouloir régler dans l’amiable les divergences au tour de cette question.
« Pour l’heure, la FEC n’a plus une seule seconde de négocier avec son partenaire qui montre sa sourde oreille car ayant épuisé toutes les procédures », a fait observé dans sa communication, Cyrille Ekolo, président du conseil provinciale de la Fédération des Entreprises du Congo dans le Haut-Uele.
Le syndicat patronal, qui après avoir minutieusement et objectivement, évalué la nature de collaboration avec le gouvernement provincial en place se dit marginalisée et se trouve être un simple tapis servant au pouvoir provincial d’atteindre des objectifs mercantiles dénonce :
« La répartition déséquilibrée des marchés publics avec conséquence la discrimination aux appels d’offres ; la violation permanente du protocole d’accord relatif à la taxe conventionnelle spéciale caractérisée par le refus de mettre sur pied la commission mixte paritaire, organe chargé de suivi, évaluation et contrôle de fonds réalisés ainsi que les projets à financer, une opacité révoltante dans la gestion des fonds depuis sa signature drainant derrière elle des équations à multiples inconnus dont les recettes réalisées, le numéro du compte bancaire où elles sont logées, ainsi que les travaux financés ; une interprétation erronée de certains actes entraînant des redressements acharnés et autres pénalités au grand dam des assujettis ; le non respect du taux fixé par la convention et ses modalités de recouvrement ; une irrégularité frustrante dans les opérations des rétrocessions des quotités de la fédération, lesquelles souffrent d’aucune base base de calcul et de périodicité de réalisation », a-t-il fustigé.
Dans son argumentaire la FEC affirme, comme toujours, sa volonté d’accompagner le pouvoir public, qui malheureusement l’a déçue malgré les multiples contacts visant à rétablir la situation mais, n’ayant accouché que des souris.
Par ailleurs, syndicat patronal condamne l’indifférence de l’Assemblée provinciale draduisant une complicité avec le régime.
La chambre de commerce qui indique avoir déjà traduit l’affaire en justice attend que celle-ci tranche et précise que s’il faut des calculs, à lui seul, le poste de péage de Boh fait entrer à titre estimatif, plus de 600 000 dollars par mois, hormis les multiples postes de péage disséminés à travers la province dont les fonds perçus circulent des mains à mains jusque dans les résidences des officiels.
Joël Lembakasi/Isiro