
Le député national honoraire du Haut-Uele a partagé une réflexion mûrie pour la participation de la jeunesse congolaise à la reconstruction de la République. Cette proposition enrichie repose sur cinq piliers essentiels à l’inclusion de la jeunesse dans la politique publique nationale.
En effet, l’ancien parlementaire part d’un triste constat sur le sort de la jeunesse de son pays, qui d’ailleurs constitue plus de 60% de la population nationale, pleine de potentiel mais souvent abandonnée, manipulée et marginalisée, regrette-t-il. Cependant, ce notable du Haut-Uele, propose des pistes de solutions assez concrètes pour une jeunesse consciente, productive et engagée dans la construction du pays. En voici l’ossature :
*1. Renforcer l’éducation pour éveiller les consciences.*
L’ancien élu d’Isiro pense que pour que l’école ne se contente pas seulement à former des diplômés sans repères, le pays a besoin d’un système éducatif qui éveille la citoyenneté éducative, encourage l’esprit critique, intègre des modules d’éducation politique, morale et patriotique et qui prépare à entreprendre plutôt qu’à attendre ;
2 *. Créer des vraies opportunités économiques.*
Ici, Paulin Odiane suggère que le gouvernement investisse dans l’emploi jeune, finance les initiatives entrepreneuriales, mette en place un fonds spécial pour les jeunes créateurs, artisans, agriculteurs et innovateurs, considérant que « la jeunesse qui a faim ne pense pas à la démocratie », souligne-t-il.
3. *Lutter contre la manipulation politique*
Ce point implique à sanctionner tous ceux qui instrumentalisent la jeunesse, encourager l’engagement sain dans la politique, à travers des structures de jeunesse, autonomes et encadrées, offrir des espaces d’expression libre dans les communes, les universités et les médias ;
4. *Promouvoir l’information, la culture et les valeurs*
Sur ce chapitre, le dignitaire estime qu’il faut exposer la jeunesse à des contenus éducatifs positifs du cinéma, de la radio et de web, des modèles de réussite congolais, des programmes de leadership et de volontariat dans toutes les provinces ;
5. *Impliquer les jeunes dans la gouvernance*
Cet aspect aussi crucial implique, selon notre interlocuteur, la confiance que le gouvernement doit faire à la jeunesse, en aidant les jeunes à se faire élire dans les conseils, municipaux, provinciaux et nationaux, en intégrant les jeunes dans les processus de prise de décision et enfin en les consultant pour les politiques qui les concernent directement.
Cet acteur politique de renom en République Démocratique du Congo, soutient que le Congo ne se développera pas *malgré sa jeunesse, mais grâce à elle*. Il insiste que le gouvernement n’aurait pas pour rôle de parler pour les jeunes, mais de leur donner les moyens de s’exprimer, d’agir et de réussir, a-t-il conclu.
Parlementaire avéré durant ses mandats, Paulin Odiane est reconnu pour son franc-parler, son engagement à défendre les intérêts communautaires dans les hémicycles, de Kisangani, passant par Isiro comme député provincial de l’ancienne grande province Orientale, puis du Haut-Uele et enfin à Kinshasa à l’assemblée nationale. Pour certains, il est considéré comme un modèle dans la politique pour sa probité morale, son combat acharné contre la corruption, les antivaleurs, incarnant un leadership politique visant le bien-être commun, l’équité, la justice et un pays fondé sur la redistribution équilibrée de ses ressources naturelles.
Joël Lembakasi