Le violon est loin de s’accorder entre les animateurs de la société civile du Congo SOCICO dans la province du Haut-Uele. Indignations par ici, contestations de la légitimité des animateurs au niveau provincial par là, tel est le climat qui caractérise actuellement cette structure citoyenne.

Ce lundi 04 août, les animateurs des organes locaux exigent la d’échéance pure et simple de monsieur Lituta Ahmed Gary, coordonnateur provincial par intérim de cette organisation de la société civile. Dans ce document consulté par votre média, ces cellules de base avec à la tête Madema Mazalida Georges qui se réclame l’intérim de la SOCICO Haut-Uele, énumèrent un certain nombre de griefs contre l’intéressé, et sur fonds de quoi elles recommandent au coordonnateur national, la révocation de l’incriminé. Ces organes communaux, urbain, sectoriels et territoriaux l’accusent entre autres de:

« A. L’adhésion dans un parti politique dans le Haut-Uele ; B. La politisation de la structure ; C. L’arrogance et le manque de courtoisie à l’égard de la hiérarchie ; D. Le manque de bonne collaboration avec ses collègues ; E. Instigation du désordre et de confusion au sein de la structure ; F. Usurpation de fonction et entretien d’un mauvais climat dans la structure et G. Violation du statut et dédoublement de la coordination territoriale de Watsa », lit-on.

Pour les signataires, cette correspondance est l’expression d’indignation, de désaccord et de prise de position officielle face aux multiples dérives orchestrés par l’actuel coordinateur provincial à l’intérim, dont ils ne reconnaissent plus l’appartenance au sein de la structure depuis 2023, à l’issue de la décision de l’assemblée générale extraordinaire n°01/A.G.E/SOCICO/H.U/ 2023, conformément à l’article 14.C de leur statut, expliquent ils. Pour rétablir l’ordre et un bon climat de travail au sein de la SOCICO, soutiennent les revendicateurs, voici quelques recommandations :

« L’exclusion définitive et sans délai de monsieur Lituta Ahmed Gary, de toutes les activités et fonctions au sein de la SOCICO Haut-Uele; ordonner la restitution par celui-ci, des chaises, tables et emblèmes du pouvoir reçus de l’ancien gouverneur Jean-Pierre Lola Kisanga, la dissolution des coordinations créées anarchiquement à Watsa pour le dédouanement de la structure et enfin, exhortent le coordonnateur national de procéder à la notification des membres de la coordination provinciale élue dans l’assemblée générale extraordinaire élective du 30 juillet 2023 », écrivent-ils.

Cependant, il y a lieu de souligner que ce malaise règne depuis quelques semaines au sein de la SOCICO Haut-Uele. Nombre d’observateurs pensent que ces désordres seraient liés à des conflits d’intérêts et à l’individualisation de la structure. Néanmoins, contacté le mois dernier par votre média, l’accusé Gary Lituta Ahmed avait main sur le cœur, affirmé, preuves à l’appui sa légitimité conformément aux textes statuaires pour un mandat nominatif de 3 ans une fois renouvelable depuis janvier 2024. « Tout ceci arrive, parce que certains ont transformé la société civile comme un gagne-pain », avait déclaré Gary Lituta.

Pour ceux qu’il qualifie de détracteurs dont Madema Mazalida Georges, ancien coordonnateur urbain et prédateur du siège provincial avec la complicité du régime passé au sommet de la province et Kelema Aundey Joseph, ancien coordonnateur territorial à Watsa, avaient été exclus de la SOCICO depuis 2023, le premier pour sa candidature sur la liste A25 et le second pour violation flagrante des dispositions statutaires. Une décision pourtant jugée jusqu’ici unilatérale et rejetée fermement par les concernés. Quitte à Kinshasa maintenant d’intervenir pour redorer l’image de la structure qui semble devenir un champ des particuliers pour les intérêts partisans, se détournant visiblement de la mission de la société civile à défendre la population.

Joël Lembakasi