Les communautés locales de Watsa et Faradje, dans la province du Haut-Uele, sont en alerte face aux informations faisant état d’une mission de scellage des engins d’exploitation artisanale de l’or. Selon des sources locales, des autorités politico-administratives venues de Kinshasa seraient attendues dans ces territoires pour une opération visant les engins opérant dans le périmètre de Kibali Gold Mine.

Depuis l’apparition de ces informations dans les rues de Watsa et Faradje, les réactions se multiplient. Les dirigeants des exploitants artisanaux ainsi que des structures citoyennes ont entamé une série de réunions dès le 30 juillet pour analyser la situation et préparer une réponse commune. La plus récente de ces rencontres s’est tenue le samedi 2 août 2025 à Watsa Muke.

« Ce n’est pas la première rencontre. Depuis le 30 juillet, nous nous réunissons régulièrement. La première réunion a eu lieu à Makoro. Ces concertations font suite à des informations selon lesquelles une réunion aurait eu lieu entre des autorités venues de Kinshasa et celles de la province dans le cadre d’une mission de scellage des engins dans le périmètre de Kibali. Il est vrai que la loi interdit l’usage d’engins dans le périmètre d’une entreprise, mais celui de Kibali n’est pas clairement défini. Or, ici, ce n’est pas leur périmètre », a déclaré Jean-Pierre Atsidri, coordonnateur de la société civile Solidarité du Congo.

De son côté, Anzoro Kanda Chrysostome, président des exploitants artisanaux de l’or à Faradje a interpellé les autorités : « Que les autorités respectent les lois de la République. Nous sommes Congolais, chez nous, sur nos terres. Nous demandons aussi au gouvernement provincial de ne pas se ranger d’un seul côté. Quant aux exploitants, nous leur demandons de rester calmes. Nous ne connaissons pas exactement le périmètre de Kibali. Or, la loi exige que la société en informe clairement les communautés. »

Derrière cette mobilisation se cache une inquiétude majeure : les exploitants artisanaux d’or craignent que cette mission compromette leur principale source de revenus. La plupart dépendent aujourd’hui des engins pour extraire l’or, et l’idée d’une interdiction brutale suscite un profond malaise, d’autant plus que les limites du périmètre de Kibali restent floues pour les populations locales.

Ariko Timothée