Le verdict tant attendu dans l’affaire du meurtre présumé d’Héritier Balembelani, agent de la société Kibali Gold Mine, reste à ce jour entouré de silence. Alors que le procès avait démarré publiquement à Durba, l’absence de communication officielle sur la décision finale du tribunal alimente incompréhension et interrogations au sein de l’opinion.

Il faut rappeler que le défunt
Héritier Balembelani avait été retrouvé mort dans l’enceinte même de Kibali Gold Mine, en territoire de Watsa, un fait tragique qui a profondément choqué la communauté locale. Saisi du dossier, le Tribunal de grande instance d’Isiro avait décidé de siéger en audience foraine à Durba, où le procès a débuté devant un public nombreux et attentif.

Trois personnes étaient poursuivies dans cette affaire, Monsieur Robert et Bitumba Pierrot, pour meurtre ; Bahati Magendo Aimé, pour non-assistance à personne en danger.

La partie civile avait sollicité une condamnation ferme des trois prévenus, estimant que l’infraction ayant eu lieu dans le périmètre de Kibali, l’entreprise devait en assumer la responsabilité. La société, de son côté, a rejeté toute implication, estimant que les faits se seraient produits en dehors des heures de service.

Le ministère public a de son côté requis une condamnation pour meurtre simple à l’encontre de Robert et Bitumba et une condamnation pour non-assistance à personne en danger contre Bahati.

Les avocats des deux premiers prévenus ont plaidé pour l’acquittement ou la requalification des faits. Quant à Bahati Magendo Aimé, sans avocat, il a rejeté toutes les charges retenues contre luis.

À l’issue des plaidoiries, le Tribunal avait mis l’affaire en délibéré pour le jeudi 24 juillet 2025 à 12h00. Mais, à la grande surprise des parties présentes, aucune audience n’a eu lieu ce jour-là. Sur place, il a été annoncé un report de 24 heures, fixant une nouvelle date au vendredi 25 juillet à 15h00.

Cependant, ce jour-là non plus, aucune audience publique n’a été tenue à Durba, où s’étaient pourtant réunis les représentants des familles, les avocats et des membres de la population.

Depuis, aucune information officielle n’a été communiquée sur la suite du dossier.

*Un verdict dans l’ombre* ?

Seules des sources non officielles évoquent un verdict qui aurait été rendu à Watsa, à 14 kilomètres de Durba, lieu initial de l’audience. La Radio Kibali, citant l’avocat Dave Lumaliza, rapporte en effet que le Tribunal aurait statué en toute discrétion. Ce dernier a déclaré :
« Le juge est souverain, il peut prononcer son verdict partout où il se trouve. »

Si cette déclaration peut se justifier juridiquement, elle n’a toutefois pas suffi à rassurer une population en attente de clarté, d’autant plus que les détails du jugement, les noms des condamnés ou des acquittés ne sont toujours pas communiqués.

Pour un dossier aussi grave, débuté sous le regard du public, cette opacité suscite des doutes et entretient le malaise. Le silence autour du verdict d’un procès aussi emblématique interroge sur la transparence judiciaire, surtout dans une région déjà fragilisée par les tensions sociales liées aux activités minières.

Alors que la famille du défunt attend toujours justice, l’opinion reste suspendue à des rumeurs, faute de déclaration claire de la part des autorités judiciaires.


Orientalinfo.net