Le président de l’Assemblée provinciale du Haut-Uele, Afounde Sumbu, est enfin sorti de sa coquille pour donner de la voix au tour de la tension sociopolitique perceptible en province.

Dans un long entretien téléphonique accordé à la radio Soso ya mboka FM/Durba, un des plus plus grands médias de l’espace grand oriental émettant depuis Durba au nord-est de la RDC, le président de l’organe délibérant dit ne pas voir l’importance de faire tomber le gouvernement de Christophe Baseane Nangaa, bien que le rapport de l’IGF publié au mois d’Avril fait porter à ce dernier la responsabilité d’un présumé détournement de plus de soixante et un millions de dollars américains.

Pour le numéro un de la première institution provinciale, le dialogue serait la meilleure façon de trouver solution aux problèmes qui sécouent actuellement le Haut-Uele :

« Je ne vois pas l’importance de changer le gouvernement à quelques mois des élections comme pensent les autres, car ils ne savent pas les conséquences que cela peut entraîner. Nous ne devons pas imiter les autres provinces qui ont changé deux ou trois fois les gouvernements avec les conséquences positives ou négatives. J’invite donc la FEC, la synergie des sociétés civiles et le gouvernement provincial autour d’une table », a lâché A. Afongenda.

Et d’ajouter :

« On ne peut pas brûler le pays ou la province puisqu’il y a détournement, la force des fils du Haut-Uélé c’est dans le dialogue.»

Par ailleurs, accusé d’être le principal blocage aux initiatives parlementaires tendant à contrôler le gouvernement CBN, et du copinage entre les deux institutions provinciales, l’élu de Watsa dit ne pas voir mal si ce copinage contribue au développement de sa province :

« Nous n’avons que le Haut-Uélé comme province. Si je ne collabore pas avec le gouverneur, avec qui pourrais-je encore collaborer pour le développement du Haut-Uélé ? »s’est interrogé Afounde Afongenda.

À lui de renchérir :

« Je n’ai jamais bloqué le contrôle parlementaire. Chaque année les contrôles s’effectuent, et nous formulons les recommandations à l’exécutif provincial. »

Il a aussi précisé qu’il ne travaille pas seul à l’assemblée provinciale :

« Je ne travaille pas seul. Je travaille avec vingt députés. Si la majorité dit que c’est bon, que voulez-vous que je fasse ? C’est la majorité qui décide dans un régime démocratique », a précisé le président.

Notez que les territoires de Dungu et Faradje ont amorcé, sur appel de la synergie des sociétés civiles, deux Journées ville morte ce mercredi pour également exiger la démission du gouverneur de province Baseane Nangaa accusé de détournement présumé de plusieurs millions de dollars par l’IGF. Watsa qui était entré en danse si tôt, est passé à ce jour, à l’opération zéro poste de péage-route.

De son côté, le chef de l’exécutif provincial continue à dénoncer une mauvaise exploitation du rapport de l’IGF doublée d’une manipulation politique alimentée d’après lui par ses détracteurs en perte de vitesse.

Amisi Walum