Le chef de la chefferie Medje-Mango, dans le territoire de Rungu en province du Haut-Uele, au nord-est de la République Démocratique du Congo a passé sa première nuit dans la prison centrale d’Isiro (Amiza) ce mercredi 18 juin 2025. L’autorité coutumière est placée sous un mandat d’arrêt provisoire pour torture, arrestation arbitraire, pillage et traitement inhumain et dégradant à l’endroit de ses administrés.

Son arrestation fait suite à la lettre de dénonciation du Mouvement Citoyen Haut-Uele Ma Province (MHUMAP) appuyée sur des faits infractionnels infligés à cette autorité traditionnelle en date du 02 juin 2025. Dans cette correspondance adressée au procureur général près la cour d’appel du Haut-Uele avec copies réservées aux différentes autorités et structures de la société civile, le MHUMAP a exprimé avec la plus grande fermeté sa totale déception face à la cruauté manifestée par une autorité censée protéger sa population, qui malheureusement, la soumet à un traitement antidémocratique.

« C’est avec un sentiment de déception, de chagrin et de consternation que je saisis votre personnalité aux fins de vous expliquer ou dénoncer la cruauté concernée par l’objet de la présente. En effet, bien qu’il y a de cela plus de deux semaines passées, mais ce qui est récent date du vendredi 30 mai 2025 où la population des villages Ugoy et Mangambo dans la chefferie Medje-Mango vit son dernier calvaire comme à l’époque coloniale ; sous matraque, tuerie, tortures, traitement cruel et dégradant, viol sur les mineurs et les vieilles mamans, pillages systématiques des bêtes des villageois, incendie des maisons, perpétrés par un groupe d’individus composé essentiellement et en majorité des anciens militaires comme sieur ARIDJANA et un chef de localité du nom de SIGOYO, ainsi qu’une bande de chasseurs de la collectivité concernée; une barbarie qui serait orchestrée et organisée par l’autorité coutumière de la place afin de maltraiter les populations locales pour des raisons jusque-là connues que de lui-même », a écrit le MHUMAP dans sa dénonciation.

Cette structure de défense des droits humains et des intérêts du Haut-Uele, condamne un comportement anarchique de l’autorité coutumière qui se tient en maître absolu dans son coin. Saisi de la situation, le Mouvement Citoyen Haut-Uele Ma Province a décidé de parler au nom et pour le compte des victimes pour promouvoir un État de droit et rétablir la justice. MHUMAP fustige par ailleurs un agissement contraire à la loi qui frise le non-respect des droits de l’homme et de la dignité humaine.

D’après plusieurs témoignages avec images à l’appui,  corroborés par ce mouvement Citoyen des personnes sont arrêtées, acheminées, et jugées nus devant les membres de leurs familles, leurs enfants et petits-enfants. Contactées, certaines victimes remercient le chef de l’État et président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour la restauration de l’État de droit, sous lequel la République des hommes forts est désormais révolue.

Celles-ci remercient également le procureur général, et le magistrat instructeur du dossier pour leur constance au nom du droit et de la justice, en ne cédant pas aux pressions politiques de tout genre pour cautionner ces abus. Les victimes demandent tout de même au gouverneur de province, l’honorable Jean Bakomito Gambu, de s’impliquer personnellement pour l’effectivité de l’État de droit dans le Haut-Uele, afin de rendre justice aux victimes et que les les coupables et leurs complices répondent de leurs actes devant le tribunal.

Le MHUMAP de Me Adolphe Doune, demande aux autorités à tous les échelons, de s’impliquer pour endiguer ce phénomène qui prend de l’ampleur dans plusieurs entités du Haut-Uele et d’ouvrir une enquête sérieuse et indépendante sur place à Medje, d’arrêter et transférer devant les instances judiciaires compétentes, les auteurs et complices de cette barbie. Rappelons que, d’autres victimes n’étaient pas encore entendues par le parquet général suite à leur état de santé dégradé après ces actes déshonorants. Aussi, d’après des sources proches du dossier, ces compatriotes promettent de se présenter devant la justice, dès que l’affaire sera fixée devant le tribunal, et attendre la réparation des préjudices.

Joël Lembakasi