
Le Conseil Provincial de la Jeunesse (CPJ) du Haut-Uele alerte sur la consommation croissante de produits nuisibles à la santé parmi les jeunes de la province, en particulier le « Zododo »,une boisson fortement alcoolisée également connue sous le nom de Supu na Tolo ainsi que les « saucisses de Paris » préparer avec du chavre, très populaires dans les quartiers à travers la province.
Dans un entretien accordé ce lundi 16 juin 2025 à orientalinfo.net, René Eyaka Ibambi, président du CPJ/Haut-Uele, a tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de menace silencieuse contre la jeunesse.
Il estime que cette situation contribue à la dégradation morale, physique et sociale des jeunes, avec des conséquences graves.
« Zododo, chanvre et les saucisses qu’ils appellent Paris tuent. Il y a de nombreuses personnes, même des jeunes, qui souffrent aujourd’hui de maux de poumon, de foie, à cause de la consommation des boissons fortement alcoolisées et du chanvre. Ce qui est grave, c’est que ces produits sont vendus partout, dans des alimentations, dans la rue, et les gens consomment ça en public, au vu et au su des autorités. Les services de sécurité sont au courant, même nos pasteurs voient cela. Mais aucune réaction », déplore-t-il.
Selon le CPJ, cette consommation anarchique alimente la délinquance juvénile, le banditisme urbain, ainsi que les accidents de la route causés par des jeunes en état d’ébriété. Les maladies chroniques du foie et des poumons sont également en hausse, aggravant le tableau sanitaire déjà préoccupant dans certaines localités.
René Eyaka appelle les autorités provinciales à prendre des mesures urgentes, notamment l’interdiction de l’importation et de la commercialisation de ces produits, ainsi qu’un renforcement du contrôle des points de vente informels. Il plaide également pour une prise de conscience collective, impliquant les familles, les leaders religieux, les éducateurs et les forces de sécurité.
« Nous demandons à nos autorités de voir comment intervenir. Le gouvernement provincial, les services de sécurité, tous doivent veiller à l’interdiction de ces produits qui détruisent notre jeunesse », a-t-il insisté.
Le CPJ invite par ailleurs les jeunes à s’éloigner de ces substances et à investir dans des activités saines, à travers des formations, des initiatives économiques locales et la culture.
Ariko Timothée