Plusieurs habitants du quartier Edindale dans la commune Mendambo ont passé une nuit cauchemardesque au réveillon de dimanche à ce lundi 27 Mars 2023, en ville d’Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele, dans la partie nord-est de la République Démocratique du Congo.

Pendant environ trois heures de temps, un groupe des bandits munis d’armes à feu et blanche, ont systématiquement opéré en toute quiétude d’une porte à une autre cette nuit entre la 17 ème et 20 ème trace sur l’avenue Ibambi. Estimé à une dizaine de personnes, ces malfrats ont tabassé les propriétaires, proféré des menaces de mort, extorquant argent et autres biens de valeur de la maison aux victimes.

C’est aux environs d’une heure du matin (1h) qu’un bruit provenant d’une parcelle a gagné toute la cellule. Dans une parcelle située entre l’avenue Ibambi et Mbongo visitée en premier par ces hors-la-loi, ce sont les aboiements des chiens qui ont alerté les propriétaires, qui du coup, ont commencé à pousser des cris de secours provoquant ainsi la colère de ces inciviques qui ont fini par casser la porte et menacé à mort la la domicilière et ses enfants, leur exigeant argent et téléphones, avant de blesser par machette la responsable.

Alertés par ces cris, deux hommes au voisinage sur la dix-huitième (18 ème) trace qui voulaient apporter de l’aide à cette famille, ont aussitôt été poursuivis par ces semeurs de troubles et se sont sauvés de justesse jusque dans leur maison. Là, ces bandits ont déversé leur colère sur le portail en tôle de l’enclos qui a été grièvement découpé à la machette.

Dans une autre parcelle sur la 18 ème trace avenue Ibambi, ces filous ont brisé la porte d’une maison. En y pénétrant, ces griots ont déshabillé la femme allaitante, l’amenant jusque sur l’avenue avec son nourrisson, et la menaçant à mort avant d’emporter avec eux le peu d’argent qu’elle possédait, d’autres biens de joaillerie et des appareils électroménagers.

Les victimes désespérées lancent un cri de détresse aux autorités compétentes pour rétablir la sécurité dans l’entité.

« Je portais mon bébé. Ils m’ont déshabillée et m’ont juste laissée avec une petite culotte torse nue. L’un d’entre eux a chargé trois cartouches et m’a braquée l’arme dans la bouche, sur ordre de leur chef d’opération. Un autre qui tenait mon bébé a eu pitié et a plaidé pour moi juste à cause de l’enfant et c’est comme ça qu’il m’ont abandonnée sur l’avenue. C’est de là qu’ils ont fouillé sérieusement la maison prenant avec eux tout ce qui était bon aux yeux tels que l’argent dont je ne sais plus le montant, des bijoux en or et en argent de ma sœur, ainsi que des batteries », témoigne à orientalinfo.net la seconde victime de ce cambriolage.

Aussitôt, les voix se lèvent de partout pour décrier cette sale besogne en interpellant les autorités sécuritaires à jouer correctement leurs rôles. La société civile qui a fait la descente sur terrain menace d’appeler à l’autodéfense pour mettre fin à cette problématique.

Saisi, le chef du quartier Edindale qui s’est déployé sur le lieu pour réunir les éléments en vue d’un rapport à sa hiérarchie et pour réconforter ses compatriotes victimes de cette barbarie, appelle à la solidarité entre ses administrés. Il sollicite un appui conséquent de la haute hiérarchie aux autorités de base et plaide pour une véritable justice :

« Nous appelons au soutien de nos autorités hiérarchiques puisque ces bandits sont devenus si nombreux dans la ville et surtout dans notre quartier. Nous sollicitons que lorsqu’on arrête des gens pareils, qu’ils purgent réellement leurs peines. Cette histoire de dire qu’il n’y a pas de preuves, encourage davantage la persistance de ce phénomène. L’action vécue cette nuit m’a tellement ébloui. J’en appelle à la solidarité de tous les habitants, lorsqu’un voisin est en danger, nous devons tous sortir pour le secourir. Se montrer indifférent face à la souffrance de l’autre n’est pas bon, car « à chacun son tour chez le coiffeur » dit-on, a-t-il prévenu. Nous devons braver la peur, s’il faut sortir avec les machettes ou les bois, il faut le faire », a plaidé Dieudonné Magito Mabau, chef du quartier Edindale.

Dans leur Modus Operandi, ces bandits menacent à mort tout voisin qui oserait bouger sa porte en guise d’intervention à l’une des victimes, ont confié à votre média, nombreux habitants de la cellule visitée. Nos sources ajoutent qu’ils opèrent sans s’inquiéter parlant à haute voix comme s’ils étaient dans leurs maisons respectives et en pleine journée.

Pour rappel, c’est depuis fin 2022 que le phénomène bandits mains armées a pris de l’ampleur dans l’entité, avant l’arrestation d’une bande de 17 présumés criminels mi-décembre. Un procès avait été ouvert dans ce cadre en février dernier contre neuf prévenus pour association des malfaiteurs, vol mains armées, participation au mouvement insurrectionnel, meurtre et autres, avant leur transfèrement à la prison centrale de Kisangani, car l’une des parties de la défense avait dans son plaidoyer dénoncé l’incompétence de la cour militaire de la Tsopo et Ueles siégeant en chambre foraine pour la cause au stade Nelson Mandela de Kinkole à Isiro.

Joël Lembakasi