Une vive tension règne deouis tôt le matin de ce mardi 24 janvier à Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uele, au nord-est de la République Démocratique du Congo, aux alentours de la résidence officielle du gouverneur de province.

À la base, les habitants en colère, protestant contre la démolition sans préavis ni indemnisation préalable de leurs maisons, dans la concession abritant le logis de l’autorité provinciale au quartier Tely, cellule 421, dans la commune Kupa, ont menacé de prendre d’assaut la résidence du chef de l’exécutif Provincial.

Devant cette menace, la police n’a pas hésité de tiré plusieurs coups de balles réelles (plus d’une dizaine) pour empêcher l’envahissement de la cour de l’autorité, renseignent des témoins.

Depuis la veille, les propriétaires ont été surpris par un arsenal des engins du gouvernement provincial protégé par un dispositif très important des éléments de la police détruire leurs habitations. Plusieurs biens sont alors partis en décombres, la population ne sachant comment les récupérer de crainte d’être elle aussi engloutie par ces machines de génie civil.

À l’heure actuelle, plusieurs familles sont dépourvues de leurs demeures et ne savent maintenant à quel ange se livrer, appellent à l’aide et plaident pour une justice en leur faveur.

Dès lors, des réactions jaillissent d’un peu partout principalement dans le salon politique condamnant avec véhémence cet agissement de l’exécutif.

« Je suis vraiment sidéré d’apprendre la continuité de ce comportement irresponsable de la part du gouvernement provincial avec des animateurs sans état d’âme. Cependant nous compatissons avec toutes les victimes. Il est impensable qu’un gouvernement censé protéger les intérêts de la population soit le premier à les piétiner en violations de toutes les lois du pays et sans respect des droits de l’homme. La moindre de choses c’est de privilégier la paix avec la population qui vous a donné ce pouvoir et éviter des tensions inutiles dans l’entité. Voyons aujourd’hui partout où l’on a démoli les habitations dans la ville rien de spécial n’y a été fait jusqu’ici. Et cette résidence depuis quatre ans elle ne restera que chantier, ça dépasse l’entendement de tous. Exproprier n’est pas mal mais le plus important est de respecter les procédures en la matière. Le moment est dur pour l’instant et infliger une telle peine à la population est irréfléchi », a lancé Paulin Odiane, lundi soir à orientalinfo.net.

Par ailleurs, certaines langues dénoncent une indemnisation sélective des occupants de cette zone où les forts sont privilégiés au détriment des faibles. Présentement, aucun bilan n’est disponible pour les heurts  de ce matin entre les manifestants et les forces de l’ordre, mais l’on note le mécontentement des riverains.

Notez que l’exécutif provincial n’est pas à s première série d’opération de démolition des constructions dites anarchiques à travers la province. Une opération généralement très contestée pour vice de procédure et abus du pouvoir présumés.

Xavier Tereka