Rien ne va entre le parc national de la Garamba et la notabilité de la chefferie Mondo-Missa, dans le territoire de Faradje, province du Haut-Uele, au nord-est de la République démocratique du Congo. Samedi dernier, les représentants de cette chefferie ont quitté une réunion organisée par l’administration du parc pour exprimer leur indignation.

Le notable Justin Fataki, qui s’est confié à orientalinfo.net, explique que la population s’attendait à discuter du cahier de charges avec les responsables du parc. Ce document devait, selon eux, servir de base pour définir les droits des communautés locales face aux restrictions imposées. Mais à leur grande surprise, l’ordre du jour portait plutôt sur un atelier de cartographie, ce qui a provoqué leur colère.

« Nous avions convenu qu’aucune activité du parc ne serait menée dans notre chefferie tant qu’un accord clair ne serait pas conclu sur ce cahier de charges », rappellent les notables, dénonçant une rupture de confiance.

La chefferie de Mondo-Missa, créée dix ans avant l’existence du parc, accuse ce dernier de n’avoir apporté que très peu de bénéfices à la communauté locale. « En 87 ans d’existence, le parc n’a construit qu’une seule école et n’a attribué aucune bourse. Son bilan est à peine de 1 % », fustigent-ils.

Ils dénoncent également les restrictions imposées par le parc : interdiction d’exploiter le bois, l’or, et même de pratiquer une agriculture pérenne. Les paysans se voient contraints de cultiver uniquement à moins de 100 mètres, une mesure jugée insoutenable.

Les notables soulignent l’absence totale de bourses d’études pour les filles et fils de Mondo, en dépit de près d’un siècle d’existence du parc. « Nous qualifions cette politique de chasse de la population sur sa propre terre », s’insurgent-ils.

Contacté, le parc national de la Garamba s’est réservé de tout commentaire.


Ariko Timothée